Page Précédente

Turquie : libération d'une journaliste de l'AFP interpellée en marge du Nouvel An kurde


Dimanche 17 mars 2024 à 18h21

Istanbul, 17 mars 2024 (AFP) — Une journaliste de l'AFP interpellée dimanche avec une cinquantaine d'autres personnes a été relâchée par la police en fin de journée après avoir été retenue plus de six heures, en marge des célébrations du Nouvel An kurde à Istanbul.

Eylul Yasar, du service vidéo de l'AFP, a annoncé sa remise en liberté ainsi que celle de quatorze personnes enfermées en même temps qu'elle dans le même fourgon.

Au total, selon les avocats de l'Association des Avocats pour la Liberté (ÖHD), la police a procédé à une cinquantaine d'interpellations.

Mme Yasar n'était pas immédiatement en mesure de confirmer la remise en liberté des autres personnes appréhendées, "dont un enfant de 14 ans".

Elle s'apprêtait à filmer les célébrations de Norouz, le Nouvel An kurde, quand elle a été interpellée à un point de contrôle, avaient expliqué des journalistes présents.

La journaliste a raconté avoir été "menottée très serrée" dans le fourgon de police.

Selon elle, l'interpellation s'est passée "extrêmement vite" après qu'elle eut protesté contre une fouille corporelle qu'elle jugeait "brutale et trop insistante".

Par ailleurs, deux journalistes du site internet d'information Bianet qui filmaient les arrestations ont déclaré avoir été jetés au sol et battus par la police. Ils ont annoncé leur intention de porter plainte.

Erol Önderoglu, correspondant en Turquie de l'ONG Reporters sans frontières (RSF), avait aussitôt réclamé la "libération immédiate" de Mme Yasar.

Les célébrations de Norouz sont généralement accompagnées de danses traditionnelles et d'un grand feu de joie - qui a été annulé dimanche, a constaté un photographe de l'AFP.

Les Kurdes, qui représentent un cinquième environ des 85 millions d'habitants de la Turquie selon des estimations, font face à d'importantes discriminations dans ce pays.

L'ex-figure de proue du principal parti prokurde HDP (devenu DEM), Selahattin Demirtas, est emprisonné depuis 2016 pour "propagande terroriste" et plus de cent maires de localités kurdes avaient vu leur élection annulée aux dernières municipales de 2019.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.