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Discussions américano-irakiennes sur la présence du PKK en Irak


Vendredi 26 mai 2006 à 18h39

DIYARBAKIR (Turquie), 26 mai 2006 (AFP) — Les Etats-Unis ont entamé des discussions avec le nouveau gouvernement irakien en vue d'une action contre les rebelles kurdes de Turquie retranchés dans le nord de l'Irak, a déclaré vendredi l'ambassadeur américain en Turquie.

Le gouvernement turc est depuis longtemps insatisfait de la réticence des Américains et des Irakiens à intervenir dans les montagnes du nord de l'Irak contre les bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une guérilla pour la création d'une région autonome kurde dans le sud-est de la Turquie.

Les combattants du PKK s'infiltrent en Turquie depuis ces bases en territoire irakien pour lancer des attaques.

"Nous avons à présent un nouveau gouvernement fort à Bagdad. Nous pensons que cela peut fournir une bonne base pour travailler ensemble de manière plus efficace", a déclaré l'ambassadeur des Etats-Unis, Ross Wilson, au cours d'une visite à Diyarbakir, la principale ville du sud-est de la Turquie, majoritairement peuplé de Kurdes.

"Nous avons déjà parlé avec les autorités irakiennes de nos vives préoccupations à propos du PKK et de la nécessité d'une action efficace pour s'occuper de sa présence dans le nord de l'Irak", a indiqué le diplomate.

M. Wilson a réitéré l'engagement de Washington à soutenir Ankara dans sa lutte contre le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

La question des bases du PKK en Irak a pris une importance croissante pour Ankara ces derniers mois en raison d'une recrudescence des accrochages entre combattants kurdes et militaires turcs et d'une série d'attentats à la bombe attribués au PKK.

Des milliers de militants armés du PKK se sont réfugiés dans le nord de l'Irak après que le groupe eut décrété en 1999 un cessez-le-feu unilatéral, à la suite de la capture de son chef, Abdullah Öcalan. Cette trêve a été rompue en juin 2004.

Depuis le début du printemps, la Turquie a massé des troupes le long de la frontière avec l'Irak pour faire cesser des infiltrations de plus en plus fréquentes du PKK.

Lors d'une visite à Ankara fin avril, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a mis le gouvernement turc en garde contre d'éventuelles opérations au-delà de la frontière irakienne. Elle a appelé à la reprise de rencontres trilatérales entre Washington, Bagdad et Ankara pour discuter de mesures contre le PKK une fois que le nouveau gouvernement irakien serait entré en fonctions.

Depuis que le PKK a pris les armes en 1984, le conflit a fait plus de 37.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.