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Des milliers de Kurdes réclament à Cologne la libération d'Öcalan


Samedi 17 février 2024 à 15h40

Cologne (Allemagne), 17 fév 2024 (AFP) — Près de 15.000 manifestants kurdes ont défilé samedi à Cologne, en Allemagne, pour réclamer la libération de leur chef historique Abdullah Öcalan, arrêté il y a vingt-cinq ans et emprisonné en Turquie, a constaté AFP.

La police a parlé d'un nombre de participants "approchant" ce qu'attendaient les organisateurs, à savoir 15.000.

Les policiers sont intervenus contre des manifestants affichant des "symboles interdits" dans le pays, en lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon la porte-parole. Mais il y a pas eu d'interpellation.

L'organisation PKK est classée terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux et il est interdit de montrer en public ses symboles en Allemagne.

Les manifestants de Cologne ont défilé dans le calme, portant des milliers de drapeaux à l'effigie d'Abdullah Öcalan, ce qui est permis, ou entamant en cercle une danse traditionnelle.

"Nous sommes ici des milliers de personnes de toute l'Europe et du monde entier pour manifester pour (la) liberté" d'Abdullah Öcalan, "qui est maintenu à l'isolement dans des conditions inhumaines", déclare dans la foule à l'AFP Anna, 25 ans, étudiante.

C'est "le plus grand révolutionnaire du 21ème siècle, parce qu'avec sa philosophie et avec son idéologie, il nous donne l'opportunité de changer nos sociétés, pas seulement au Kurdistan", abonde Virginia, 25 ans, enseignante.

Réunis sous le mot d'ordre "Liberté pour A. Öcalan", les manifestants ont exigé la libération du chef de la rébellion kurde du PKK, aujourd'hui âgé de 74 ans et emprisonné depuis son arrestation le 15 février 1999.

Il est détenu depuis sur l'île-prison d'Imrali, située au large d'Istanbul, dans un isolement quasi-total.

"C'est pourquoi nous sommes venus, pour la liberté d'Öcalan, pour la liberté du peuple du Kurdistan", martèle Sakir, 50 ans, entrepreneur.

L'entourage d'Abdullah Öcalan demeure sans nouvelles de lui depuis mars 2021, et le dernier entretien avec ses avocats remonte à 2019.

Malgré l'enfermement et le silence, celui que ses fidèles appellent "Apo" ou "Serok" ("oncle" et "chef", en kurde) continue d'incarner la rébellion kurde en Turquie, où le conflit entre le PKK et l'Etat a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Son aura perdure également en Europe, où des réfugiés kurdes brandissent à longueur d'années des drapeaux et pancartes frappés de son visage rond à l'épaisse moustache noire -- bien que les dernières images du leader kurde, vieilles d'une décennie, montrent un homme à la moustache et aux cheveux blanchis par l'âge.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.