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Turquie/Kurdes: Violents heurts entre manifestants et la police à Diyarbakir


Samedi 14 juillet 2012 à 16h38

DIYARBAKIR, 14 juil 2012 (AFP) — De violents heurts, faisant au moins une vingtaine de blessés, ont éclaté samedi entre la police et des manifestants kurdes qui ont bravé une interdiction des autorités de se rassembler à Diyarbakir (sud-est) pour réclamer la libération du chef rebelle emprisonné Abdullah Öcalan.

Plusieurs centaines de manifestants répartis en plusieurs groupes à travers la ville ont affronté durant plusieurs heures les forces de l'ordre à coups de pierre et de bâtons avant d'être dispersés par la force à l'aide de canons à eau et de gaz lacrymogène, a constaté un correspondant de l'AFP.

Plusieurs manifestants, cinq policiers ainsi que des responsables, dont un député, du principal parti pro-kurde de Turquie, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), ont été blessés dans les incidents.

Les manifestants ont mis le feu à des voitures et saccagé des magasins dans certains quartiers de la ville.

La demande de cette formation d'organiser une manifestation de masse dans le centre-ville de Diyarbakir a été rejetée par les autorités locales qui ont considérablement renforcé les dispositifs de sécurité dans cette ville, la plus importante du sud-est anatolien, peuplé principalement de kurdes.

Le BDP entendait attirer l'attention sur le sort d'Öcalan chef de l'organisation rebelle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Celui-ci purge depuis 1999 une peine de prison à vie sur l'île d'Imrali (nord-ouest).

La libération d'Öcalan, désigné par une grande partie de l'opinion publique turque comme le principal responsable des 45.000 morts du conflit kurde en Turquie, est considérée comme une ligne rouge infranchissable par Ankara.

Elle est en revanche réclamée par les militants kurdes comme une des mesures clé à prendre pour résoudre la question kurde.

Öcalan est privé depuis un an de la visite de ses avocats, qu'il recevait auparavant régulièrement et par le biais desquels il communiquait avec l'extérieur. Pour protester contre cette mesure décidée par les autorités pénitentiaires, le détenu refuse de rencontrer les membres de sa famille, qui ont déclaré être inquiets.

Le PKK a pris les armes en 1984 pour obtenir l'indépendance du sud-est turc, une revendication qui s'est muée en autonomisme.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.