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Syrie: manifestations kurdes dans le nord


Vendredi 8 avril 2011 à 13h00

DAMAS, 8 avr 2011 (AFP) — Près de 3.000 personnes ont manifesté vendredi dans cinq localités du nord de la Syrie, notamment notamment dans les zones kurdes, en faveur de l'abolition de la loi d'urgence et de la libération des détenus, a affirmé vendredi un militant kurde des droits de l'Homme.

"Plus de 2.000 personnes, des Kurdes, des Arabes et des Assyriens (chrétiens), ont manifesté à Qamishli après la prière du vendredi et quelques centaines de Kurdes ont défilé dans les rues de Hassaké, Amouda, Derek et Deirbassiyé pour demander la libération des prisonniers et l'abolition de la loi d'urgence", a affirmé à l'AFP Radif Moustapha, président du comité kurde pour les droits de l'Homme.

Selon lui, les protestataires scandaient aussi "Dieu, Syrie et Liberté" et "Ni arabes, ni Kurdes, unité nationale".

Ces manifestations ont lieu au lendemain d'un décret du chef de l'Etat Bachar al-Assad qui a mis fin à un contentieux d'un demi-siècle en naturalisant des dizaines de milliers de Kurdes.

A Douma, à 15 km au nord de Damas, des comités d'habitants vérifiaient les identités des manifestants et s'assuraient qu'ils ne portaient pas d'armes, a affirmé un responsable d'une organisation des droits de l'Homme.

Selon lui, un accord a été conclu entres les autorités et les contestataires pour que ceux-ci puissent manifester sans l'intervention des forces de sécurité. "Cet accord est respecté pour le moment" a-t-il dit.

Selon l'organisation Human Rights Watch (HRW), qui se base sur des témoignages de manifestants, "au moins huit manifestants, voire peut-être 15" avaient été tués vendredi dernier à Douma, "lorsque des hommes vêtus en civil ont ouvert le feu sur un rassemblement anti-gouvernemental".

"Les auteurs des tirs semblent être des membres des forces de sécurité "parce qu'ils se tenaient avec leurs armes derrière la police anti-émeutes", a indiqué un protestataire.

Les autorités avaient rejeté la responsabilité sur des "bandes armées" sans donner plus de précisons.

Par ailleurs, à Deraa (sud), épicentre du mouvement de contestation, des milliers de personnes, habitants de la ville mais aussi des gens venus de villages de la région, avaient l'intention de manifester après la prière, a affirmé un autre militant des droits de l'Homme.

Selon lui, "des centaines de membres de forces de sécurité en civil et armés de matraques sont déployés dans les rues de la villes".

La Syrie est le théâtre depuis la mi-mars d'un mouvement de contestation sans précédent du régime de Bachar al-Assad.

Plus d'une centaine de personnes ont été tuées dans la répression des manifestations et des dizaines d'autres ont été arrêtées à travers le pays, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.