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Offensive turque dans le nord de la Syrie: les développements de la journée


Mardi 15 octobre 2019 à 18h00

Beyrouth, 15 oct 2019 (AFP) — Les forces kurdes tentaient mardi de résister, au prix de combats acharnés, à l'assaut des forces turques sur la ville frontalière de Ras al-Aïn, alors qu'Ankara affiche une détermination farouche à poursuivre son offensive visant à établir une zone tampon avec le nord de la Syrie.

Voici les principaux développements de la journée.

SUR LE TERRAIN

- Pour défendre Ras al-Aïn, les Forces démocratiques syriennes (FDS) utilisent un réseau dense de tunnels et de tranchées, qui leur permet de prendre les assaillants par surprise. Elles ont lancé dans la nuit de lundi à mardi "une vaste contre-attaque", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

- Le ministère turc de la Défense rapporte la mort de deux soldats, à la suite de tirs d'obus depuis la région de Minbej, théâtre de violents combats. Quinze "terroristes" ont été tués dans la riposte, d'après la même source.

- Les forces du régime de Damas ont pris le contrôle total de Minbej, annonce dans l'après-midi Moscou. La coalition internationale emmenée par Washington confirme avoir quitté la ville.

- L'ensemble de l'aide internationale est à l'arrêt, les combats ayant contraint le personnel humanitaire à fuir, selon les autorités kurdes. Les agences de l'ONU peuvent de leur côté poursuivre leurs opérations malgré certaines difficultés.

SUR LE FRONT DIPLOMATIQUE

- Après avoir favorisé un accord entre les Kurdes et le régime de Damas, qu'elle soutient depuis des années, la Russie assure qu'elle ne permettra aucun affrontement entre armées turque et syrienne.

Moscou annonce ainsi que sa police militaire mène des patrouilles "le long de la ligne de contact" entre forces turques et syrienne.

- De sources diplomatiques à New York, une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l'ONU se tiendra mercredi, à la demande de ses membres européens.

- A Genève, les Nations unies préviennent qu'Ankara pourrait être tenue pour "responsable" des exactions commises par les groupes armés syriens qui lui sont affiliés, et évoque la possibilité de "crimes de guerre".

- La Chine appelle à son tour la Turquie à stopper son offensive militaire.

- Dans le sillage d'autres pays européens, la Grande-Bretagne annonce suspendre les exportations d'armes vers la Turquie jusqu'à nouvel ordre.

- A Paris, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian annonce qu'il va se rendre en Irak pour discuter, y compris avec "les Kurdes", de la question sensible des jihadistes étrangers.

La France dénonce dans le même temps la "responsabilité très lourde" d'Ankara et Washington dans la situation actuelle.

- Le président turc Recep Tayyip Erdogan assure que son pays empêchera les combattants du groupe Etat islamique (EI) de quitter le nord-est de la Syrie.

- Berlin appelle à la "modération" au lendemain de heurts entre membres des communautés turques et kurdes à Herne, dans l'ouest de l'Allemagne.

Le groupe automobile allemand Volkswagen annonce par ailleurs avoir suspendu sa décision sur la construction d'une nouvelle usine en Turquie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.