Page Précédente

Les combats entre Turquie et PKK: une affaire "interne" (responsable Otan)


Lundi 22 octobre 2007 à 15h23

BRUXELLES, 22 oct 2007 (AFP) — Le "terrorisme" dont est victime la Turquie est une affaire "interne", qui n'appelle pas une intervention des alliés d'Ankara, a estimé lundi un haut responsable de l'Otan au lendemain d'une attaque meurtrière des miliciens kurdes du PKK contre l'armée turque.

"Il est très clair" que la Turquie "fait face à un terrorisme qui est une menace interne, comme d'autres membres de l'Otan", a déclaré ce haut fonctionnaire sous réserve de l'anonymat.

La presse avait interrogé ce responsable sur l'éventualité d'un recours par l'Alliance atlantique à l'article 5, qui stipule qu'en cas d'attaque extérieure contre un de ses 26 membres, en l'occurrence la Turquie, l'ensemble des autres alliés se porte à son secours.

Cela avait été le cas après les attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis.

"Au cas où ces attaques se feraient au travers des frontières turques, cela constituerait bien sûr un sujet de préoccupation" pour les pays de l'Otan, a cependant poursuivi le haut responsable. Selon Ankara, les opérations du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre ses troupes partent du nord de l'Irak.

Mais, a souligné le haut responsable, "la Turquie et l'Irak ne sont pas ennemies, elles sont amies", et l'Otan continue d'"espérer que la question peut être réglée au travers d'un dialogue politique et non par des moyens militaires".

Le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, "reste en contact avec la Turquie", a indiqué une porte-parole.

Pour l'instant, il n'y a rien à ajouter à la "condamnation au nom des alliés" dimanche par M. de Hoop Scheffer "de la dernière attaque du PKK en Turquie qui a fait 12 morts parmi les soldats turcs", a-t-elle ajouté.

Une source turque à l'Otan a confirmé à l'AFP qu'"il ne s'agissait pas d'une attaque par un autre pays" et que le recours à l'article 5 déclenchant la solidarité alliée "n'était pas nécessaire pour le moment".

A l'Otan, "nous n'avons pas soulevé le sujet depuis la précédente attaque" sanglante des militants du PKK, qui avait fait 15 morts dans les rangs de l'armée turque les 7 et 8 octobre, et "nous informerons les alliés" de la situation actuelle, a-t-il ajouté, sans préciser quand.

Lundi à Kiev, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, rencontrant son homologue turc Vecdi Gönül, a appelé la Turquie à la "retenue".

Le secrétaire général de l'Otan Jaap de Hoop Scheffer avait fait de même le 17 octobre, quelques heures avant que le Parlement d'Ankara n'accorde pour un an l'autorisation à l'armée turque de lancer une opération d'envergure dans le nord de l'Irak.

MM. Gates et Gönül doivent se retrouver mercredi et jeudi à Noordwijk (Pays-Bas) à une réunion informelle semestrielle avec l'ensemble de leurs collègues de l'Otan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.