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Irak: des dizaines d'attaques contre des cibles américaines


Mardi 16 février 2021 à 18h33

Bagdad, 16 fév 2021 (AFP) — Des dizaines d'attaques ont visé depuis l'automne 2019 des installations militaires et diplomatiques occidentales, notamment américaines, à l'instar de celle qui a frappé une base aérienne accueillant des forces américaines au Kurdistan.

La coalition internationale menée par les Etats-Unis opère depuis 2014 en Irak pour aider les forces locales dans leur combat contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Depuis que l'Irak a déclaré sa victoire face à l'EI fin 2017, les troupes étrangères ont été réduites à 3.500 militaires, dont 2.500 Américains.

- Salves de roquette -

Le 27 décembre 2019, plus d'une trentaine de roquettes frappent la base militaire irakienne K1 à Kirkouk, région pétrolière au nord de Bagdad, tuant un sous-traitant américain. Plusieurs militaires américains et des membres du personnel irakien sont blessés sur cette base abritant des forces de la coalition.

Des tirs de roquettes visaient depuis octobre des secteurs abritant des soldats et des diplomates américains. Ces attaques non revendiquées avaient été attribuées par les Etats-Unis aux factions pro-Iran en Irak.

Le 29, des avions américains frappent plusieurs bases des brigades du Hezbollah, l'une des factions du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires dominée par les pro-Iran et désormais intégrée aux forces irakiennes. Les frappes près d'al-Qaïm (ouest) font 25 morts parmi les combattants pro-iraniens.

- Attaque contre l'ambassade américaine -

Le 31 décembre, des milliers de partisans du Hachd al-Chaabi entrent dans la Zone verte, quartier ultra-sécurisé de Bagdad où se trouvent l'ambassade américaine et les plus hautes institutions du pays, pour protester contre les raids américains.

Des manifestants défoncent les vitres et les installations de sécurité du bâtiment, avant de quitter le secteur le lendemain.

- Soleimani tué, représailles iraniennes -

Le 3 janvier 2020, le général iranien Qassem Soleimani et le numéro deux du Hachd al-Chaabi, Abou Mehdi al-Mouhandis, sont tués dans une frappe de drone ordonnée par Donald Trump près de l'aéroport international de Bagdad.

Le général Soleimani était le chef de la Force Qods, unité d'élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution.

Le 8, l'Iran tire des missiles sur des bases de la coalition internationale abritant des soldats américains en Irak. Selon le Pentagone, les missiles ont touché la base aérienne de Aïn al-Assad (ouest) et celle d'Erbil (nord).

- Nouvelle escalade -

Le 11 mars, des tirs de roquettes contre la base de Taji, au nord de Bagdad, font trois morts, deux Américains et un Britannique. Washington attribue l'attaque à "des groupes armés chiites pro-iraniens".

En représailles, des raids aériens tuent 26 paramilitaires irakiens pro-Iran à la frontière syrienne.

Trois jours plus tard, une trentaine de roquettes visent de nouveau la base de Taji, au lendemain d'une frappe américaine contre cinq positions proches de Bagdad des Brigades du Hezbollah.

Le 17, plusieurs roquettes visent la base de Basmaya, au sud de Bagdad, où se trouve notamment une partie du contingent espagnol de la coalition.

Le 28 septembre, trois enfants et deux femmes d'une même famille irakienne sont tués par une roquette qui vise l'aéroport de Bagdad, où sont stationnés des soldats américains.

- L'ambassade américaine de nouveau visée -

Le 20 décembre, une salve de roquettes explose près de l'ambassade américaine à Bagdad, troisième attaque depuis une trêve annoncée en octobre par des factions irakiennes pro-Iran.

Au moins trois roquettes atterrissent près de la mission diplomatique, tandis que deux autres touchent des quartiers résidentiels.

- Attaque contre une base à Erbil -

Le 15 février, des roquettes s'abattent sur une base aérienne dans le Kurdistan irakien, faisant un mort et plusieurs blessés irakiens et étrangers.

L'attaque est revendiquée en ligne par un groupe peu connu qui se fait appeler Awliyaa al-Dam ("les Gardiens du sang").

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.