Page Précédente

Gaz: l'accord signé par l'allemand RWE au Kurdistan est "illégal" (Bagdad)


Dimanche 29 août 2010 à 14h23

BAGDAD, 29 août 2010 (AFP) — Le ministère irakien du Pétrole a jugé dimanche "illégal" l'accord signé par le numéro deux de l'énergie en Allemagne RWE avec le gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien sur l'exploitation de gaz, qui pourrait alimenter le futur gazoduc Nabucco.

"Tout contrat ou accord signé en dehors du cadre légal, c'est à dire avec la Somo (State Oil Marketing Organization), est illégal", affirme un communiqué du ministère.

La Somo, qui dépend du ministère, est l'organisme chargé de récolter les revenus pétroliers et de signer des contrats.

"Personne, en dehors ministère, n'a le droit de signer un contrat d'exportation du pétrole ou du gaz", ajoute le communiqué.

La mise en oeuvre de contrats passés entre les compagnies pétrolières et le Kurdistan irakien s'est régulièrement heurtée à des désaccords avec le gouvernement central irakien.

Les deux parties avaient trouvé un accord le 6 mai, qui devait permettre la reprise des exportations et de la production, interrompue depuis octobre 2009, mais il n'a jamais été appliqué.

Le 27 août à Berlin, la filiale RWE Supply & Trading, qui gère les ventes et achats de gaz en gros, avait indiqué que l'accord prévoit que l'entreprise aide la région "à développer et concevoir son infrastructure" afin d'exploiter les réserves de gaz locales.

Le groupe allemand a dit espérer que cet accord lui permette de négocier "des contrats pour transporter le gaz de la région en Turquie et en Europe via le gazoduc Nabucco".

Le Premier ministre de la région autonome, Barham Saleh, avait lui précisé dans un communiqué: "avant toute exportation, notre gaz sera utilisé pour répondre aux besoins de la région et des alentours".

Le gazoduc Nabucco, projet piloté par un consortium international, doit relier les champs gaziers d'Asie centrale à l'Europe, via la Turquie et le sud-est de l'Europe, en contournant la Russie. Son objectif est de réduire la dépendance européenne au gaz russe.

Le consortium espère pouvoir le mettre en service d'ici à 2014.

Le russe Gazprom a répliqué en lançant son propre projet, le gazoduc South Stream, qui doit à partir de 2013 acheminer du gaz vers l'Italie et la Grèce sous la mer Noire en évitant l'Ukraine.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.