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L'Iran rejette des allégations d'agression et de meurtre d'une jeune manifestante


Jeudi 2 mai 2024 à 16h00

Téhéran, 2 mai 2024 (AFP) — La justice iranienne a rejeté jeudi des informations diffusées par la chaîne britannique BBC suggérant qu'une jeune manifestante avait été agressée sexuellement et tuée par des membres des Gardiens de la Révolution lors du mouvement de contestation de 2022.

Ce vaste mouvement qui avait secoué l'Iran pendant plusieurs mois avait été déclenché après la mort, le 16 septembre 2022, de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, décédée à 22 ans après avoir été arrêtée par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.

Le 20 septembre, Nika Shakrami, 16 ans, disparait après avoir participé à l'une des manifestations à Téhéran. Son corps est retrouvé une semaine plus tard.

Les autorités iraniennes avaient affirmé à l'époque qu'elle s'était suicidée en sautant d'un immeuble, niant toute relation entre sa mort et les manifestations.

Mais la BBC a rapporté cette semaine que l'adolescente avait été agressée sexuellement et tuée après avoir été arrêtée par des membres du Corps des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique.

"Le soi-disant reportage d'enquête de BBC World sur Nika Shakrami a montré que ce média (...), n'est pas un média attaché à la vérité et à la réalité", a déclaré jeudi l'organe de presse de la justice iranienne, Mizan Online.

Cette enquête montre que la BBC "n'a pas prêté et ne prête pas attention au principe le plus fondamental d'un reportage documenté, soit la possibilité de vérifier et de valider les sources et les documents", a-t-il ajouté.

Le rapport judiciaire iranien, qui contient des photos et des documents provenant de l'organisation de médecine légale de Téhéran, rejette notamment des allégations d'attouchements et insiste sur le fait que l'adolescente s'est suicidée.

Des centaines de personnes ont été tuées, dont des dizaines de membres des forces de sécurité, et des milliers d'autres ont été arrêtées lors du mouvement de contestation de 2022.

Les autorités ont évoqué des "émeutes" fomentées par Israël, ennemi juré de l'Iran, et par les pays occidentaux.

Neuf hommes ont été exécutés en Iran dans des affaires liées aux manifestations, portant notamment sur des meurtres et autres violences contre les forces de sécurité.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.