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L'artiste Marjane Satrapi récompensée par le prix Princesse des Asturies


Mardi 30 avril 2024 à 17h35

Barcelone, 30 avr 2024 (AFP) — L'artiste franco-iranienne Marjane Satrapi, qui s'est fait mondialement connaître avec la bande dessinée et le film "Persepolis", a reçu mardi le prix Princesse des Asturies pour les sciences humaines, l'un des plus prestigieux du monde hispanophone.

La dessinatrice, réalisatrice et peintre d'origine iranienne a été récompensée pour son rôle "essentiel" dans "la défense des droits de l'Homme et de la liberté", a indiqué la Fondation Princesse des Asturies dans un communiqué.

Marjane Satrapi "est un symbole de l'engagement civique des femmes. Grâce à son audace et à sa production artistique, elle est considérée comme l'une des personnes les plus influentes dans le dialogue entre les cultures et les générations", ajoute la Fondation.

Dans un court communiqué transmis par la Fondation, l'artiste franco-iranienne a dit vouloir profiter de cette récompense pour célébrer "la lutte acharnée" de son peuple "pour les droits de l'homme et la liberté".

"Aujourd'hui, nous rendons hommage à tous les jeunes hommes et femmes qui ont perdu la vie et à ceux qui poursuivent le combat pour la liberté en Iran", a-t-elle déclaré, en dédiant son prix au rappeur Toomaj Salehi, condamné à mort en Iran.

Toomaj Salehi, 33 ans, a été arrêté en octobre 2022 après avoir soutenu via ses chansons le mouvement de contestation déclenché après la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des moeurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le strict code vestimentaire imposé aux femmes.

Il a été condamné à mort la semaine dernière pour "corruption sur terre" par le tribunal révolutionnaire d'Ispahan (centre) et risque désormais la pendaison.

Marjane Satrapi, âgée de 53 ans, est installée en France depuis une trentaine d'années. Elle est l'auteure de plusieurs bandes dessinées, mais aussi de plusieurs films, dont l'adaptation de Persepolis qui raconte son histoire personnelle ainsi que les arrestations et exécutions ayant suivi la Révolution islamique menée par l'ayatollah Khomeiny en 1979.

Le long métrage a remporté le prix du jury au Festival de Cannes en 2007.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.